Je vais parler ici en particulier des hamsters, sujet dans lequel je suis le plus compétente, mais il s’agit d’une maladie qui touche tous les mammifères. Les symptômes et le temps de développement de la maladie peuvent cependant varier d’une espèce à l’autre.
La maladie de Cushing est due à un excès de production de cortisol (hormone cortico-surrénalienne). Il peut exister plusieurs causes de départ à cet excès, notamment une micro-tumeur (invisible au scanner) soit à l’intérieur de l’hypophyse (glande située dans le cerveau, et qui produit des hormones qui gèrent énormément de fonctions corporelles), soit à l’intérieur d’une glande surrénale (située au niveau des reins et responsable de la gestion du stress et de l’équilibre). Quelle que soit l’origine, les symptômes sont généralement identiques et les soins également. Le sang est empoisonné par l’excès de cortisol et ne peut plus le réguler.
Cette maladie est associée à un changement hormonal, dû à un vieillissement du système de l’animal. Généralement, et selon le développement de chaque hamster, la maladie de Cushing n’apparait que sur les animaux plus âgés (à partir de un an, mais habituellement plutôt vers deux ans).
Ce n’est pas une maladie particulièrement répandue, il faudra donc bien vérifier que les symptômes ne sont pas du à une autre maladie. Elle n’est pas contagieuse, et n’est pas due à un manque de soins, mais on pense qu’elle se transmet génétiquement.
Peau et pelage
La perte de poils est le premier symptôme de la maladie de Cushing. Il est important de vérifier au préalable que la perte de poil ne soit pas due à une cause extérieure (hamster vieillissant qui perd naturellement ses poils, problème de parasite, de champignon, d’allergie, …). Ce symptôme est différent selon le genre, les mâles ayant généralement des zones entièrement dépilées, alors que les femelles, souvent, ont le pelage plus fin mais pas de trou visible (ceci est du à la production de testostérone qui est bien plus importante chez les mâles). Le dépilation commence généralement sur le ventre et l’intérieur des pattes, puis remonte le long des flancs et de la gorge.
La peau ne démange pas l’animal, elle n’est pas particulièrement irritée, mais peut se colorer par endroits (hyperpigmentation). Par contre, les vaisseaux sanguins étant fragilisés par l’excès de cortisol, la peau devient plus fragile et la moindre égratignure peut la trouer. L’animal présente donc souvent des hématomes ou des plaies, qu’il faudra soigner attentivement pour éviter des infections. Avec l’âge, la peau peut également se dessécher et devenir rugueuse, particulièrement chez les mâles (toujours lié à la testostérone).
Autres symptômes
Les autres symptômes sont une soif excessive (et donc polyurie), faim excessive et un ventre gonflé (du à un accroissement des enzymes du foie).
Soigner
Il est déjà compliqué de détecter cette maladie avec certitude, sachant que le seul test valable est une prise de sang (difficile et dangereuse à réaliser sur un hamster). On peut s’orienter avec un test urinaire, mais il ne sera pas fiable à 100% (un excès de cortisol dans les urines ne veut pas forcément dire qu’il s’agit de la maladie de Cushing).
Il n’existe à ce jour pas de traitement préventif, ni de traitement valable pour cette maladie. On traitera les symptômes un à un, et on veillera à donner à l’animal une vie aussi facile que possible jusqu’à la fin. Certains vétérinaires essaient d’adapter les traitements pour chiens ou chats aux rongeurs, mais cela n’a pas toujours le succès escompté. Plus la maladie avance, et plus les risques d’infection augmentent (principalement au niveau de la peau, des yeux, des oreilles et du système urinaire) puisque le cortisol contre le système immunitaire. N’oubliez pas d’enlever tous les objets qui peuvent se révéler dangereux pour la peau fragilisée de l’animal. Lorsque il ne s’alimente plus, il faudra penser à l’euthanasie.